Au pays de Sherlock Holmes, il faut donc chercher les indices pour analyser le crime parfait de lèse-majesté réalisé par le 13e mondial. Contre Alejandro Falla au premier tour, le sextuple vainqueur de Wimbledon a déjà laissé des traces en sauvant sa tête sur le fil de la tension colombienne. Après sa victoire contre Jürgen Melzer, il a évoqué une douleur à la jambe survenue à Halle, mais il a tout de suite écarté l'excuse. Non, il n'a plus mal. Mais oui, il est fébrile, serait-on tenté d'ajouter... Finalement, il faut attendre le témoignage de la victime en conférence de presse pour voir une partie de la réponse : « Je ne pouvais pas jouer comme je le souhaitais. Je souffre un peu du dos et de la jambe. C'est frustrant. »
Berdych solide, Federer fébrile
Même dans son jardin, il ne possède plus l'emprise psychologique d'antan sur ses adversaires. Et cette situation est décuplée face à un joueur du calibre de Tomas Berdych. Le Tchèque ne craint rien ni personne. Et il a bien raison. Depuis le début de la saison, il montre plus de constance et sa tête suit son potentiel. Il a déjà battu à deux reprises Roger Federer, il sait qu'il peut le refaire. Même sur gazon. Car le numéro 2 mondial a montré des failles. Une première depuis ses sept glorieuses à Londres. Avec ses gênes à la cuisse et au dos, il joue moins juste : « Quand tu as mal, c'est une combinaison de plusieurs choses. Tu n'es pas aussi à l'aise et tu ne peux pas te concentrer sur chaque point parce que tu sens parfois la douleur. Tu as tendance à jouer différemment. »
Sur les points importants, il ne montre plus le flegme habituel (1 balle de break convertie sur 8). Et la manière laisse songeur à l'image de ses deux retours ratés sur des deuxièmes balles à 5-2 au deuxième set et surtout à 5-4 dans la quatrième manche. Le Suisse a même semblé tributaire du jeu adverse. Tomas Berdych a dicté le jeu et la partie a fluctué au gré de sa première balle. Avec sa qualité de frappe et de relance exceptionnelle, le Tchèque a bousculé Roger Federer pour décrocher sa première demi-finale à Wimbledon. Elémentaire, mon cher Watson ? Non, seul un champion peut réussir à "tuer" le mythe, ovationné à sa sortie du Centre Court. Tomas Berdych a bien grandi.
http://www.lequipe.fr/Tennis/breves2010/20100630_164601_berdych-terrasse-federer.html
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