Un violent coup derrière la tête
D’abord, c’est l’hypothèse d’un suicide qui a été brièvement retenue, avant que les circonstances du drame ne se précisent. Le soir des faits, la femme de Wanjiru était rentrée plus tôt que prévu à leur domicile, où elle avait découvert son marathonien d’époux dans le lit conjugal avec une serveuse du voisinage. Elle aurait alors enfermé le couple illégitime, avant de prendre la fuite. C’est en voulant la rattraper que Samuel Wanjiru serait tombé du balcon, comme l’atteste le rapport de la police locale. Une version qui n’a jamais satisfait les proches de la victime. A la demande de sa mère, une autopsie a finalement été pratiquée deux semaines après sa mort. Ses conclusions sont sans appel : le sportif est décédé d’un violent coup derrière la tête. Or, comme il est tombé sur le ventre, il ne peut s’agir que d’un meurtre. Contre toute attente, la police n’a pas souhaité modifier son premier rapport, au grand dam de la famille, tout en précisant que « l’enquête se poursuit ». Elle devrait être des plus complexes.
Pour corser les choses, pas moins de trois hommes se sont présentés comme étant le père de Samuel Wanjiru. Deux femmes lui attribuent, elles, la paternité de leur enfant. Désormais, c’est donc la course à l’ADN pour tenter de déterminer qui dit vrai. Et surtout qui peut hériter.
Quoi qu’il en soit, la disparition du champion jette une lumière crue sur une vie dissolue, emblématique de celle de certains champions éclos trop tôt dans une discipline qui ne tolère pas le moindre écart. Loin d’une hygiène de vie ascétique, l’enfant terrible du marathon avait multiplié les dérapages ces derniers mois. En décembre, il avait été placé en garde à vue après avoir menacé sa femme avec un kalachnikov, déjà dans le cadre d’une dispute conjugale liée à ses infidélités. « On savait qu’il était sur la mauvaise pente et qu’il avait des problèmes avec l’alcool, confirme un autre agent français. Mais sa mort a été un choc pour tout le monde. Il n’était encore qu’un gamin. »http://www.leparisien.fr/faits-divers/les-frasques-du-marathonien-kenyan-l-ont-conduit-a-la-mort-13-06-2011-1491285.php
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