Le nouveau sélectionneur a présenté son projet pour l’équipe de France...
Le costume cravate est le même que celui de Marc Lièvremont mais le style diffère déjà. Ce vendredi à Marcoussis, le siège de la Fédération, Philippe Saint-André a passé son oral de présentation en tant que nouveau sélectionneur du XV de France. Aux belles promesses des débuts de son prédécesseur, PSA oppose ce pragmatisme qui a toujours fait sa marque.
Comment votre staff va procéder durant la période où Patrice Lagisquet et Yannick Bru seront toujours entraîneurs à Biarritz et Toulouse?
Ils seront à temps plein avec moi partir de juin 2012… Je n’ai pas voulu qu’ils vivent ce que j’ai vécu moi-même (NDLR: lors de son départ mouvementé de Toulon). On a trouvé un accord pour qu’ils soient disponibles lors de tous les rassemblements pour le Tournoi des VI nations. Cela ne me gêne pas. Au moins, ils ont toujours la main dans le cambouis et restent prés de la réalité du terrain, ce qui ne nous empêche pas de nous voir régulièrement. On a déjà commencé à écrire à trois notre système de jeu, tout en sachant qu’il sera évolutif.
Qu’est-ce qui vous a poussé à les choisir pour vous épauler?
Lors de mon passage en Angleterre, j’ai appris ce qu’était l’association des compétences. Quand j’ai annoncé que je voulais travailler avec Patrice Lagisquet et Yannick Bru, cela a fait rire beaucoup de monde. Je n’ai pas peur de bosser avec des mecs de très haut niveau.
Avez-vous déjà une idée arrêtée du jeu que vous souhaitez mettre en place?
Il faut déjà que j’en parle déjà à mes joueurs (rires). On n’est pas des magiciens. En cinq ou six entraînements avant France-Italie, on ne va pas révolutionner le rugby et le jeu de l’équipe de France. On va automatiquement se servir des points forts de cette équipe finaliste de la Coupe du monde. C'est-à-dire une belle conquête, une bonne défense et une grosse discipline. Après, il faut essayer de trouver une bonne balance au niveau offensif. Mais on sait qu’à ce niveau, il faut avoir du temps et les joueurs à disposition pour trouver des repères communs.
Etes-vous dans un projet sur quatre ans comme l’était votre prédécesseur?
Je pense d’abord au 4 février et à tout faire pour battre l’Italie. Je veux déjà bien commencer ce Tournoi des VI nations. La Coupe du monde est dans quatre ans. On a encore le temps. On va d’abord s’appuyer sur des joueurs cadres comme Thierry Dusautoir, qui restera capitaine. Il faut essayer d’être le plus cohérent avec le peu de temps dont on dispose. Comme manager, j’avais les joueurs onze mois dans l’année. Maintenant, je les aurai dix à onze semaines seulement.
Peut-on s’attendre à beaucoup de changements dans l’équipe pour le début du Tournoi?
Le comité de sélection sera le 5 janvier (NDLR: annonce d’un groupe de 30 joueurs). Tout le monde est sélectionnable, personne n’a annoncé sa retraite internationale après la Coupe du monde. On a dégagé une liste en amont de 70 joueurs que l’on va suivre jusqu’au 5 janvier. La vérité sera celle du terrain et du moment. L’équipe de France n’appartient à personne.
Il y avait dix trentenaires lors de la finale perdue contre la Nouvelle-Zélande. Est-ce un constat qui vous inquiète?
Oui, j’ai bien leur date de naissance. On était une des équipes les plus vieilles, c’est vrai. On sait que des joueurs de 33, 34 ans ne seront pas là à la prochaine Coupe du monde. On va essayer de dégager une base et amener à doses homéopathiques des nouveaux joueurs dont on pense qu’ils disposent des qualités pour être les grands de demain et de 2015.
http://www.20minutes.fr/article/839670/philippe-saint-andre-on-va-revolutionner-rugby-cinq-entrainements
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