mercredi 30 juin 2010

Berdych terrasse Federer

Quand Roger Federer perd en quart de finale à Roland-Garros, c'est un (petit) tremblement de terre. Quand Roger Federer perd (6-4, 3-6, 6-1, 6-4 en 2h35') en quart de finale à Wimbledon contre Tomas Berdych, c'est un cataclysme ! Depuis 2003, le Suisse réserve tous ses premiers dimanches de juillet pour la finale de son tournoi fétiche. Ce mercredi 30 juin 2010, il laisse son jardin en jachère et le Tchèque investit le lieu sans complexe. Et lundi prochain, il tombe à la 3e place du classement mondial. Une première depuis 2003.

Au pays de Sherlock Holmes, il faut donc chercher les indices pour analyser le crime parfait de lèse-majesté réalisé par le 13e mondial. Contre Alejandro Falla au premier tour, le sextuple vainqueur de Wimbledon a déjà laissé des traces en sauvant sa tête sur le fil de la tension colombienne. Après sa victoire contre Jürgen Melzer, il a évoqué une douleur à la jambe survenue à Halle, mais il a tout de suite écarté l'excuse. Non, il n'a plus mal. Mais oui, il est fébrile, serait-on tenté d'ajouter... Finalement, il faut attendre le témoignage de la victime en conférence de presse pour voir une partie de la réponse : « Je ne pouvais pas jouer comme je le souhaitais. Je souffre un peu du dos et de la jambe. C'est frustrant. »

Berdych solide, Federer fébrile

Même dans son jardin, il ne possède plus l'emprise psychologique d'antan sur ses adversaires. Et cette situation est décuplée face à un joueur du calibre de Tomas Berdych. Le Tchèque ne craint rien ni personne. Et il a bien raison. Depuis le début de la saison, il montre plus de constance et sa tête suit son potentiel. Il a déjà battu à deux reprises Roger Federer, il sait qu'il peut le refaire. Même sur gazon. Car le numéro 2 mondial a montré des failles. Une première depuis ses sept glorieuses à Londres. Avec ses gênes à la cuisse et au dos, il joue moins juste : « Quand tu as mal, c'est une combinaison de plusieurs choses. Tu n'es pas aussi à l'aise et tu ne peux pas te concentrer sur chaque point parce que tu sens parfois la douleur. Tu as tendance à jouer différemment. »

Sur les points importants, il ne montre plus le flegme habituel (1 balle de break convertie sur 8). Et la manière laisse songeur à l'image de ses deux retours ratés sur des deuxièmes balles à 5-2 au deuxième set et surtout à 5-4 dans la quatrième manche. Le Suisse a même semblé tributaire du jeu adverse. Tomas Berdych a dicté le jeu et la partie a fluctué au gré de sa première balle. Avec sa qualité de frappe et de relance exceptionnelle, le Tchèque a bousculé Roger Federer pour décrocher sa première demi-finale à Wimbledon. Elémentaire, mon cher Watson ? Non, seul un champion peut réussir à "tuer" le mythe, ovationné à sa sortie du Centre Court. Tomas Berdych a bien grandi.
http://www.lequipe.fr/Tennis/breves2010/20100630_164601_berdych-terrasse-federer.html

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