lundi 28 juin 2010

Une tournée, des gueules de bois

Ne nous méprenons pas, les symptômes sont bien différents. Mais les équipes de France de football et de rugby semblent se chercher un second souffle dans le secteur des BTP. Un champ de ruine ! Les maisons tricolores se sont effondrées en l'espace de deux semaines. Loin de la gabegie grand-guignolesque des grévistes sud-africains, le XV de France de Marc Lièvremont a rejoint le Vieux Continent «dévasté». Le constat du sélectionneur est même accablant. Extraits : «C'est la désolation... Comment peut-on tomber aussi bas... Etre à ce point ridicule... C'est un cauchemar... Proche du néant... Un groupe transparent...» Des mots cinglants pour une désillusion à faire taire un concerto de vuvuzelas. Mais quel bilan accorder à cette tournée estivale calamiteuse ? Et ce Grand Chelem alors ? Le sacre des Bleus est-il aujourd'hui atrophié par les enjeux internationaux ?
D'une parenthèse embarrassante au lendemain de la fessée springbok (42-17), cette expédition australe a finalement stigmatisé les maux tricolores. Dès que leur conquête n'est plus aussi triomphante, les Bleus se perdent dans un jeu confus accablé par ce sentiment d'introduire un désordre inutile. Une stratégie où vitesse et variété sont bâillonnées. Le XV de France a peut-être acquis lors du Tournoi un sens du sacrifice. Mais forcé de constater que leurs enchaînements offensifs se liquéfient après quatre, cinq temps de jeu.

Apprendre à tenir les temps de jeu
Dans son (prochain) isolement d'observateur du Top 14, condamné «à cinq mois dégueulasses», Marc Lièvremont retiendra peut-être l'expertise d'Alain Penaud. «Le XV de France a du mal à se mettre en place offensivement, à tenir les temps de jeu. Le sélectionneur est focalisé sur les quatre premiers temps de jeu, cinq maximum, pour privilégier l'occupation du terrain. Mais dans les moments importants, il faut savoir tenir le ballon.» On ne ressortira pas ici la rengaine François Trinh-Duc et son leadership en perpétuel gestation. Les lacunes tricolores ne proviennent pas des lancements hésitants de l'ouvreur montpelliérain mais bien d'un projet de jeu à étoffer.

Lauret, seule satisfaction
Cette tournée était de trop, les gueules de bois sans doute inévitables. Que reste-t-il alors de ces deux trempes ? Wenceslas Lauret, seule satisfaction pour Marc Lièvremont. Thierry Dusautoir, lui, a «honte». Davantage qu'à Twickenham en 2009 (34-10). Il est pourtant difficile de penser que les Bleus aient sabordé leur avenir et ces quinze prochains mois à réviser leur Coupe du monde. Ils leur faudra juste admettre que leur salut dans le concert ovale ne peut se satisfaire d'un affrontement de muscles durs et de fronts cabossés

La saison internationale du XV de France
Bilan : 8 victoires, 3 défaites

Tournée d'automne :

France - Afrique du Sud à Toulouse : 20-13
France - Samoa au Stade de France : 43-5
France - Nouvelle Zélande à Marseille : 12-39

Tournoi des VI Nations :

Ecosse - France à Murrayfield : 9-18
France - Irlande au Stade de France : 33-10
Galles - France au Millennium : 20-26
France - Italie au Stade de France : 46-20
France - Angleterre au Stade de France : 12-10

Tournée d'été :

Afrique du Sud - France au Cap : 42-17
Argentine A - France à La Plata : 14-37
Argentine - France à Buenos Aires : 41-13

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http://www.lequipe.fr/Rugby/breves2010/20100627_164329_une-tournee-de-gueule-de-bois.html

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