mardi 29 juin 2010

Espagne Portugal : Les certitudes ont basculé

La présence de Cristiano Ronaldo dans ses rangs a brouillé notre perception. Les présumées forces du Portugal ne sont pas celles que l'on croyait. Pendant que le manque d'efficacité du Ballon d'Or France Football 2008 monopolisait l'attention des médias, les Lusitaniens se sont extirpés d'un groupe très compliqué (Brésil, Côte d'Ivoire, Corée du Nord) en affichant une solidité remarquable. Sans qu'on le souligne assez. Le 7-0 passé à la modeste Corée du Nord a légèrement éclipsé les deux nuls sans but concédés contre la Côte d'Ivoire (0-0) et le Brésil (0-0). Dans la foulée d'une qualification au Mondial laborieuse, ces deux résultats disent tout, pourtant, des forces et faiblesses actuelles des Portugais. S'ils ne marquent pas énormément de buts, ils en concèdent également très peu.
Depuis le départ de Luiz Felipe Scolari, la Selecçao véhicule l'image d'une sélection en manque de repères, pas franchement celle d'un gagnant potentiel. Entre la façon dont on la dépeint et les chiffres, il y a un monde. Lors de la phase de poules, le Portugal est la seule formation, avec l'Uruguay, à avoir gardé sa cage inviolée, une performance dont seules la Suisse (2006), l'Argentine (1998) et l'Italie (1990) peuvent se targuer. Cette rigueur défensive trouve écho dans les dix-neuf matches sans défaite - trente-quatre buts marqués, seulement trois buts encaissés- que le Portugal vient d'aligner. A l'heure de rencontrer son voisin ibérique, en manque cruel d'efficacité, ce ne peut pas être tout à fait anodin.

L'Espagne peine dans le jeu
Paradoxalement, l'Espagne, désignée comme le grand favori de l'épreuve, semble avancer vers son huitième de finale avec moins de certitudes. «Si elle continue à jouer comme ça, elle ne pourra pas aller très loin», relève son ancien sélectionneur, Louis Aragones. Depuis son entrée dans la Coupe du monde, la Roja peine à assumer dans le jeu ses ambitions mondiales. Même lorsqu'elle gagne, la manière laisse à désirer. Sa circulation de balle est moins fluide qu'en 2008 lorsqu'elle avait conquis le titre européen. Ses entames de match laborieuses inquiètent au moins autant que la maladresse de ses attaquants. Le coupable aux yeux de la presse espagnole ? Vincente del Bosque, forcément.

A chaque rencontre, l'ancien entraîneur du Real Madrid se voit contraint de justifier ses choix, notamment celui d'aligner deux milieux défensifs : Xabi Alonso et Sergio Busquets. On l'accuse de dénaturer le jeu espagnol ? «Si vous y voyez une volonté de jouer différemment, ce n'est pas le cas, répond-il. J'aime bien écouter les commentaires et j'essaie de trouver ces différences, mais j'ai du mal... Je ne me suis pas éloigné de notre modèle.» David Villa, nouveau meilleur buteur espagnol en Coupe du monde (6), lui a pour l'instant permis de s'en sortir sans trop d'égratignures. Tant que l'Espagne gagnera, ce sera le cas. Après
http://www.lequipe.fr/Football/breves2010/20100628_201338_les-certitudes-ont-bascule.html


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