mercredi 4 août 2010

Ligue 1 - Thiriez: "Beaucoup à se faire pardonner"

A quatre jours de la reprise de la Ligue 1, Frédéric Thiriez, le président de la LFP, fait le tour des principales questions qui agitent l'élite : du sort de Raymond Domenech à la FFF à la santé financière des clubs de l'Hexagone.


FREDERIC THIRIEZ, comment réconcilier le foot français et le public ?

F.T. : On a beaucoup à se faire pardonner pour la Coupe du monde. Cela a été un désastre sportif et moral en raison du spectacle lamentable présenté aux Français et à l'opinion internationale. Il faut reconquérir les coeurs en donnant du spectacle. Le foot est d'abord un jeu, ce qui sous-entend une notion de plaisir partagé avec les coéquipiers, les adversaires et le public. L'école française évolue depuis deux ans sous l'influence de Gérard Houllier, tournée vers l'offensive. Cela passe aussi par l'état d'esprit. Il faut retrouver de la proximité avec le public, que les joueurs viennent le saluer, le remercier. Les casques musicaux sont un épiphénomène, c'est l'esprit qui compte.

Un licenciement de Raymond Domenech vous choquerait-il ?

F.T. : Non. Pour moi, un seul fait suffirait à le justifier: le refus de serrer la main de son collègue. C'est une image tellement négative, nuisible, donnée du football français au monde entier, notamment aux gamins, que rien que ça suffit à justifier à mon avis un licenciement. Ce n'est pas ma responsabilité, ni celle du Conseil fédéral, c'est au président de la Fédération, Fernand Duchaussoy, de prendre sa décision, en respectant les procédures.

Les difficultés financières des clubs peuvent-elles nuire un bon parcours européen ?

F.T. : D'abord, la crise est mondiale. L'affluence dans les stades a baissé de 3% en 2009-2010, et de 4,2% en Angleterre et 2,8% en Espagne. Il y a une baisse du sponsoring dans tous les pays et un marché des transferts d'un niveau bas. On va avoir trois années extrêmement difficiles. Pour 2009-2010, le déficit sera probablement le double de celui de la saison précédente. On ne voit pas trop la sortie de crise. On va devoir adapter notre modèle économique, il faudra équilibrer les budgets hors transferts. En 2014, avec la mise en oeuvre des nouveaux stades, la billetterie pourrait passer de 15 à 25% des recettes.

Justement, le prix des places va-t-il augmenter en attendant ?

F.T. : D'abord, il est en France le plus bas d'Europe. Il n'est pas question de pratiquer une hausse générale, le foot doit rester un sport populaire. Mais les recettes billetterie augmentent sensiblement par la modulation du prix des places: on garde un prix bas dans les virages et on l'augmente pour les sièges à prestations et les loges. L'an dernier, les recettes billetterie ont augmenté de 6 à 7%.

Le Trophée des champions est devenu un match de préparation comme un autre: comptez-vous en changer la date ?

F.T. : Il est bien placé, parce que c'est le coup d'envoi officiel de la saison. C'est l'occasion de faire la fête et promouvoir le football français. Il n'y a pas d'autre date. Et mercredi j'ai vu un match agréable, je n'ai pas trouvé que ce soit un match amical.

Où en êtes-vous dans la création d'une chaîne TV ?

F.T. : Nous sommes en pleine discussion avec les distributeurs. Nous voulons une chaîne accessible pour tous les supports, câble, satellite, ADSL voire TNT payante. On va arriver au bout en septembre. Il y a deux options: soit une chaîne de la Ligue autonome et nouvelle, soit une reprise par la Ligue de la chaîne Orange Sport. En 2012, Orange n'achètera plus de droits premium, et on ne sait pas quel montant d'investissement va mettre Canal+, qui restera de toute façon notre partenaire: l'idée d'avoir notre chaîne pour remédier à l'absence de concurrence est une évidence, une nécessité.

AFP / Eurosport
http://fr.sports.yahoo.com/03082010/70/ligue-1-thiriez-beaucoup-a-se-faire-pardonner.html

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