vendredi 26 novembre 2010

Davis Cup - Llodra-Clément, double-tranchant et doublure

La logique voudrait que Michaël Llodra et Arnaud Clément jouent le double de la finale de Coupe Davis. Le premier espère cependant jouer aussi en rôle en simple, et le second sait que toute la confiance de Guy Forget n'équivaut pas à des certitudes
Michaël Llodra et Arnaud Clément sont venus séparément nous parler ce jeudi à Canet-en-Roussillon, avant leur séance d'entraînement de l'après-midi. Le premier assume son côté boutte-en-train tout en rappelant la rigueur dont il sait faire preuve. Le second sait qu'il a raté des occasions de jouer des finales de Coupe Davis (2001 et surtout 2002), et qu'il doit sa place à un concours de circonstances. Deux situations inédites pour une paire, qui, si elle n'est plus aussi soudée que par le passé, peut marquer l'histoire du tennis français. Pour des raisons différentes, ils ne se projettent pas aussi facilement que Gilles Simon ou Gaël Monfils sur la finale de Belgrade, la semaine prochaine.


"Mika" et "La Clé", c'est une histoire longue de huit ans. Leur première rencontre date de 2002... Quelques jours avant la finale perdue à Bercy par la France et à laquelle Clément n'avait pas pu participer. "J'ai vécu en 2002 un moment dur, confie Clément. Devoir déclarer forfait à cause d'une blessure... J'étais sans doute le joueur le mieux placé pour jouer le deuxième simple. Et là, au bout d'une saison où intrinsèquement, je ne mérite pas ma place, j'ai la chance de pouvoir participer. Le sentiment est étrange. Mais je n'ai aucun sentiment de culpabilité parce que ce n'est pas moi qui les ai blessés (NDLR : Tsonga et Benneteau) !"


2002, un moment dur dans la carrière de Clément


Michaël Llodra est dans une situation à la fois plus confortable : sa participation est acquise, mais où ? Llodra est le squelette du double. Il faudrait qu'il se blesse le premier jour en simple pour ne pas y participer. Forget prendra-t-il le risque ? Llodra ne peut pas "visualiser" aussi facilement son match que Gilles Simon ("On ne me demande pas de jouer le double hein ?" ironisait "Gilou" la veille). Après un formidable Bercy, Llodra a coupé "quatre jours", puis il a joué samedi dernier avec son club (Villa Primrose). "Au bout de trois jours d'entraînement, je sens que les sensations reviennent très facilement, encore plus facilement quand on est en confiance."


Clément veut être prêt le jour J, et ne pas être obnubilé par la participation : "Je suis dans un mode de préparation. Je ne suis pas encore projeté dans le fait que ça peut être une finale de Coupe Davis sur le court. J'essaie de prendre le plus de recul possible. [...] Quand Julien (Benneteau, ndlr) a annoncé son forfait. Je me suis mis pour la première fois dans la peau d'une doublure. Un remplaçant comme un joueur de foot qui rentre sur le court quand le titulaire se blesse. C'est une des premières fois que je suis dans cette situation. A chaque fois que Guy (Forget) m'a sélectionné, c'est parce que je représentais la meilleure solution. Là, c'est différent. J'en suis conscient. Pour ma préparation, cela ne change pas grand chose, mais c'est un sentiment assez particulier. J'essaie de ne pas m'enflammer."


Llodra, la déconne et la rigueur


Llodra est dans une excellente dynamique, dans un groupe dans lequel il est à l'aise, et au sein duquel il pourrait prendre une autre dimension, dans la continuité de sa performance contre l'Argentine notamment. Il peut également compter sur son capitaine pour tirer le meilleur de son tennis : "Guy a un mode de fonctionnement différent avec tout le monde, mais comme je le connais depuis longtemps, il a peut-être moins de retenue avec moi. On a vraiment identifié les points sur lesquels il fallait faire attention. C'est une chance pour lui d'avoir des joueurs différents."


"Depuis quelques rencontres, c'est une autre approche. Avant j'étais catalogué "joueur de double". J'essaie de mettre en place mon jeu et comme mon jeu de simple se rapproche de ce que je fais en double, cela ne change pas grand chose. Hormis qu'il faut jouer un peu plus de points de simple." Et prendre un peu plus de responsabilités ? Llodra est aujourd'hui le joueur le plus capé de ce groupe, il le note mais ne revendique rien : "Quand on fait un stage comme ça, je ne vais pas changer mes habitudes. Les mecs ont l'habitude que ça chambre, que je déconne. Et ça fait la vie de groupe. La rigolade, des temps faibles, du sérieux, des temps forts. Je peux apporter ma touche de folie et être aussi très rigoureux sur les heures de travail. Si à un moment donné dans l'équipe, je ressens le besoin d'apporter quelque chose à un de mes potes, je le ferai."


"Aujourd'hui, rien n'est arrêté, souligne Clément. On ne sait pas encore à 100% qui va jouer à côté de Mika en double". Richard Gasquet est encore une possibilité, une version plus surprenante de la configuration actuelle. Improbable. Gasquet lui-même estimait la veille que la "logique" serait de voir les deux trublions historiques du groupe associés.


Eurosport
http://fr.sports.yahoo.com/26112010/70/davis-cup-llodra-clement-double-tranchant-et-doublure.html
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