lundi 28 février 2011

Coupe Davis - La mise au point de Simon

Gilles Simon met les choses au clair concernant sa perception de l'équipe de France et son entente avec Guy Forget avant d'affronter l'Autriche à partir de vendredi, au 1er tour de la Coupe Davis. Le numéro un français par défaut, en raison des absences de Tsonga et Monfils veut "plus de règles
Au lieu d'être un plaisir, être en équipe de France était devenu un poids". A quatre jours du premier tour de Coupe Davis contre l'Autriche, Gilles Simon se lâche. Dans L'Equipe de lundi, le 30e joueur mondial a expliqué les raisons de son malaise, notamment le mode de fonctionnement de l'équipe et l'incompréhension qui règne avec Guy Forget. "Quand je suis arrivé dans le groupe, j'étais dans un état d'esprit très simple : "On est dans une équipe, je me plie aux règles communes, je m'assois sur mes petites habitudes, c'est normal. Quand tu vois que t'es le seul à faire ça, ça ne peut plus marcher", explique le numéro un français par défaut, après les forfait de Tsonga, Monfils et Gasquet, tous blessés. Qui poursuit : "Depuis que je suis tout petit, j'arrive en retard tout le temps […] J'arrive en sélection dans l'idée qu'il faut absolument de plier aux règles. Et qu'est-ce que je vois ? Je vois que chacun arrive à l'heure qu'il veut. Je vois qu'aux entraînements, c'est pareil. Chacun fait ce qu'il veut". L'élève de Thierry Tulasne "aimerait plus de règles. Ou alors, si c'est vraiment libre, que chacun vienne avec son coach. Ces deux dernières années, avec ce fonctionnement à la carte, je ne me sentais pas à l'aise." Ses partenaires en bleu apprécieront.




"A Belgrade, on aurait tous pris une valise contre Djokovic"




Et Guy Forget dans tout ça ? Simon n'y va pas avec le dos de la cuillère. Il lui reproche d'abord de ne pas lui avoir fait confiance lors de la dernière finale de Coupe Davis, perdue contre la Serbie (2-3). "J'étais un choix par défaut. A Belgrade, on aurait tous pris une valise contre Djokovic. Il a fallu attendre que Gaël (Monfils) prenne une rouste le dimanche pour le comprendre. Quand tu entends toute l'année que le meilleur mec pour gagner tel ou tel point ce n'est pas toi, tu n'es pas préparé à joueur le simple d'une finale. Et puis le dernier jour, contre Troicki, il fallait envoyer celui qui avait le plus de chances de gagner. Et je pense que c'était moi." On ne peut pas lui donner tort, puisque Simon n'a jamais lâché un set au Serbe en cinq confrontations, sa dernière victoire contre le 18e joueur mondial remontant au 16 janvier dernier (7-5, 7-6 [7/4]), en finale du tournoi de Sydney.


Il estime ensuite que le capitaine ne comprend pas son jeu. Les deux hommes en ont discuté lors du dernier Open d'Australie et Forget avait avancé le même argument : " Gilles a l'impression qu'il a une manière à lui de voir le jeu qui est très, très, très, très différente des autres. Il a parfois tendance à couper le cheveu en 12 morceaux. Derrière, dans la loge, il analyse tout, il découpe en tranches le match comme une IRM ! Mais c'est du tennis, on ne parle pas de la fusion nucléaire. Le tennis c'est 1) ne pas faire de fautes ; 2) quand le mec est à gauche, tu mets la balle à droite ; et de temps en temps tu le surprends avec tes armes."


Ses encouragements sont très importants, mais je préfère qu'il me laisse réfléchir tout seul."


Réponse de Simon, par média interposé : "Qu'il ne me parle pas de mon jeu quand il est sur la chaise et moi sur le terrain. Ou alors qu'il passe plus de temps à regarder comment je gagne. Guy a une vision d'action et moi je joue plus en réaction. Guy était un attaquant. Il a gagné la Coupe Davis en attaquant, Bercy en attaquant, donc c'est sa perception du jeu. Je respecte ça, mais ça ne correspond pas du tout à ma façon de jouer. Quand j'ai battu Nadal en 2008, Guy ne voyait que mes deux ou trois montées au filet sur la fin. Il me disait : "T'as vu ! C'est comme ça que tu l'as battu." Mais non. Dans ce match, j'avais galopé partout. Des kilomètres. Guy retient surtout les points gagnants, mais pas les fautes que je fais faire à l'autre. Quand j'ai joué en Coupe Davis, j'écoutais vachement ses conseils, mais ça me parasitait plus qu'autre chose. Ses encouragements sont très importants mais sur le jeu, je préfère qu'il me laisse réfléchir tout seul." Leurs retrouvailles s'annoncent chaleureuses…


Eurosport
http://fr.sports.yahoo.com/28022011/70/coupe-davis-la-mise-au-point-de-simon.html
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