jeudi 17 février 2011

Ligue des Champions - Guardiola, pas si joueur...

La défaite de Barcelone à Arsenal (2-1) en 8e de finale aller de la Ligue des Champions s'explique aussi par un coaching perdant de Josep Guardiola. En optant pour une stratégie défensive, "Pep" a offert une chance aux Gunners de revenir dans le match. Wenger a pris le risque gagnant de la saisir.


Le public de l'Emirates a vu deux matches entre Arsenal et Barcelone. Le premier a duré 68 minutes. Arsenal l'a dominé dans le premier quart d'heure avant de subir la maîtrise catalane, concrétisée par l'ouverture du score de David Villa (26e). Le deuxième a duré environ 25 minutes. Pendant ce laps de temps, les Gunners ont mis le Barça au supplice, inscrivant deux buts en cinq minutes par Robin van Persie (78e) et Andreï Arshavin (83e) pour renverser la situation et signer une victoire inespérée (2-1) sur l'ensemble de la rencontre. Le tournant, c'est donc cette 68e minute. Celle choisie par Josep Guardiola pour remplacer Villa par Seydou Keita.


Le changement défensif opéré par l'entraineur catalan a eu des effets néfastes sur sa formation. Il a désorganisé ce pressing offensif à l'origine de la domination barcelonaise pendant les trois premiers quarts du match. Libérés de cette étreinte, les Gunners ont pu pratiquer ce jeu démarré de l'arrière qui fait leur force et revenir dans le match. Ce changement a aussi cassé le carré axial Busquets-Xavi-Iniesta-Messi, si déterminant dans la maitrise du ballon qui caractérise le Barça. Surtout, il a autorisé Arsène Wenger à sortir un joueur défensif, Alexandre Song, en sursis après avoir été averti en début de match, pour un joueur offensif, Andreï Arshavin. Entré lui aussi à la 68e minute, le Russe a été impliqué sur le premier but londonien avant d'inscrire le deuxième. Il symbolise le coaching gagnant du manager alsacien. Et l'erreur fatale de son homologue barcelonais.


Wenger : "On aurait pu se faire contrer et perdre 0-2 ou 0-3"


Dans ce match entre les deux équipes les plus offensives du continent, il devait être écrit quelque part que le premier qui reculerait le paierait au prix fort. Guardiola a peut-être voulu retenir la leçon du quart de finale aller de l'an passé entre ces deux formations, qui s'était soldé par un nul (2-2) alors que le Barça avait un break d'avance à l'heure de jeu. Il est surtout allé à l'encontre de sa propre philosophie de jeu. Un piège qui semblait plutôt tendu à Arsenal. "Tout le monde nous incitait à jouer différemment, alors je crois que cela va renforcer la confiance qu'on peut avoir en notre jeu", jubilait Wenger à l'issue d'une rencontre où le manager des Gunners n'a pas calculé. "On a tenté ce pari et cela aurait pu se retourner contrer nous. On aurait pu se faire contrer et perdre 0-2 ou 0-3. Mais ça a marché", expliquait-il ainsi au moment d'évoquer l'entrée d'Arshavin à la place de Song.


A ce jeu de poker menteur, Wenger a en effet misé son tapis. Barcelone a eu de multiples opportunités pour tuer définitivement la rencontre, et probablement ce huitième de finale par la même occasion. Si Lionel Messi avait fait preuve de son réalisme habituel, elle aurait même été pliée bien avant cette 68e minute. Le manager des Gunners aurait pu se dire qu'un retard d'un but n'était pas une si mauvaise opération par rapport au scénario du match. Il n'en a jamais tenu compte et bien lui en a pris. A l'inverse, Guardiola estimait qu'une défaite 2-1 à l'extérieur n'était pas un mauvais résultat, après avoir vu sa formation dominer quasiment les trois premiers quarts du match. L'entraineur du Barça a pourtant bel et bien perdu cette partie. Il lui faudra gagner la prochaine dans trois semaines au Camp Nou. Face à une équipe d'Arsenal qui "attaquera et jouera pour gagner", dixit Wenger. Ce n'est probablement pas un coup de bluff.


Eurosport
http://fr.sports.yahoo.com/17022011/70/ligue-des-champions-guardiola-pas-si-joueur.html
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