dimanche 20 mars 2011

La fureur de survivre

Une semaine après leur débâcle en Italie, les Français ont terminé le Tournoi des 6 Nations sur une bonne note en s'imposant (28-9) contre le pays de Galles ce samedi soir. Cela n'effacera pas l'humiliation subie à Flaminio mais cette belle réaction collective des Bleus fait du bien au moral...
Etait-ce une révolte ? Certains diront que oui. D'autres estimeront qu'on n'a pas vu les Bleus mettre leurs adversaires "sur le cul" comme on aurait pu s'y attendre. Mais les Français ont bel et bien réagi, comme ils s'étaient promis de le faire. Ils ont répondu présents dans le combat et dans l'agressivité. Ont montré de l'envie et des intentions. Et c'est ce qui leur était demandé. Le public du Stade de France, qui a animé les tribunes d'une longue ola après moins d'une demi-heure de jeu, ne s'y est pas trompé... Alors, si l'entame était galloise, la défense tricolore, haute et agressive, endiguait les assauts adverses en début de match. Et temporisait autant que possible. Offensivement, les Français parvenaient à enchaîner mais se montraient incapables de trouver des solutions dans la défense des Diables rouges. Pire, ils reculaient parfois sur leurs mouvements d'attaque ou subissaient à l'impact. Et rendaient des ballons, beaucoup trop de ballons.
Nallet montre la voie
Si la France virait en tête à la mi-temps (11-3), c'était grâce aux fautes galloises, qu'elle provoquait dans le jeu au sol notamment (pénalités de Parra, 8e, 26e). Grâce à certaines individualités également, à l'image de Lionel Nallet. Durant la semaine, le Racingman avait fait son mea culpa et affirmé "devoir montrer l'exemple". Le moins qu'on puisse dire, c'est qu'il a tenu parole puisqu'il a inscrit deux essais en moins de dix minutes ! Il y avait d'abord ce ballon qu'il récupérait au sol dans les 30 m gallois avant de percer et de s'écrouler, plein de rage, dans l'en-but (38e). Ensuite, le deuxième ligne profitait du contre opportuniste de son coéquipier Julien Pierre, sur un coup de pied de James Hook dans ses 22 m, pour aller marquer un doublé, le deuxième de sa carrière internationale après celui contre la Namibie en Coupe du monde en 2007.
Des solutions au pied
A la 46e, les Bleus menaient ainsi 18-6... comme c'était le cas au Flaminio la semaine dernière ! Mais ils ont retenu la leçon semble-t-il et ne se sont pas démobilisés. Puisque ça ne passait pas à la main, ils insistaient au pied. Et Clerc marquait le troisième essai après une touche bien captée dans les 22 m gallois et un coup de pied par-dessus de Trinh-Duc (59e). Le XV du Poireau payait cher l'exclusion temporaire de son ouvreur et buteur James Hook pour plaquage illicite deux minutes plus tôt... Mais il ne baissait pas les bras et parvenait à remettre la main sur le ballon. Bien que désorganisée et inquiétante par moments, la défense française ne pliait pas pour autant. Grâce à ses individualités une nouvelle fois (cuillère de Trinh-Duc sur Halfpenny à la 32e, ou plaquage de Traille sur Roberts tout près de la ligne à la 64e).
Les Gallois avaient beau dominer durant les vingt dernières minutes de jeu, ils ne trouvaient pas de solutions. Les Tricolores avaient mis les barbelés et mettaient un point d'honneur à ne pas craquer pour conserver ce score de 28-9. Un écart de toute façon plus que symbolique puisqu'il permet aux Français de devancer leurs adversaires du jour au goal-average et de terminer ce Tournoi 2011 à la deuxième place du classement. Alors le rugby français est-il sauvé ? Certainement pas, mais les apparences, elles, le sont.
http://fr.sports.yahoo.com/20032011/70/6-nations-la-fureur-de-survivre.html
Emilie DUDON, envoyée spéciale Midi Olympique-Rugbyrama.fr /
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