mardi 11 octobre 2011

Rugby : Le pays de Galles tourne à l'eau minérale et à la cryothérapie

Quand il a croisé les Gallois dimanche au lendemain de leur qualification face à l’Irlande, Marc Lièvremont a eu comme choc. «Ils avaient l'air assez frais pour des Gallois au lendemain d'une victoire», sourit le sélectionneur des Bleus. Ces dernières années, les joueurs du XV du Poireau étaient plus connus pour tourner aux alcools ambrés qu’au jus de tomate. Avec des Mike Phillips, Andy Powell et Gavin Henson, la troisième mi-temps a parfois pris des allures de troisième Guerre mondiale, entre bastons et conduite en état d’ivresse. «Le sélectionneur, Warren Gatland, a mis les joueurs devant leurs responsabilités, explique Andy Howell, journaliste pour le Western Mail à Cardiff. L’exclusion d’une star comme Gavin Henson (NDLR: déjà viré de Toulon après s’être battu avec deux partenaires dans un bar) a été un signe fort. Nommer Sam Warburton comme capitaine encore plus.»
>> L'anti-fiche du pays de Galles
A 23 ans, le plus jeune capitaine de cette Coupe du monde détone au pays de Richard Burton et Robbie Williams. Le troisième-ligne assure «ne tourner qu’à l’eau minérale» et vouloir que ses partenaires respectent la même hygiène de vie: «Quand le tournoi sera fini, ils pourront savourer une bière bien méritée après cinq mois de diète.» A son initiative, un tableau de la sobriété a même été instauré. Chaque joueur verse 20 livres et le dernier à ne pas avoir trempé ses lèvres dans une pinte de bière empoche la mise. De rocks stars dépravées, les Gallois sont presque passés à moines-soldats. «A 21h, on est déjà endormis devant la télé, vous savez», force un peu le troisième-ligne Ryan Jones quand on lui demande son avis sur le coup d’envoi tardif de la demi-finale face aux Bleus.
«On a vraiment maudit le staff, c’était horrible»
Mais un régime sans alcool ne suffit pas. La préparation physique du pays de Galles à cette Coupe du monde a de quoi faire passer l’entraînement des Spartiates pour un séjour au Club Med. Pendant deux semaines, au cœur de l’été, Warren Gatland a envoyé ses troupes en stage de cryothérapie au milieu d’une forêt polonaise. «On a vraiment maudit le staff, c’était horrible», en tremble encore le deuxième-ligne Luke Charteris. L’ouvreur Rhys Priestland donne un aperçu du cauchemar: «On se levait à 5h30 pour s'entraîner, il faisait quasiment nuit noire. Il y avait aussi un caisson de cryothérapie dans lequel on marchait par -140°C.» «On a détesté, poursuit l’arrière James Hook. Mais maintenant on ne le regrette pas. Avant, on avait tendance à s’écrouler au bout d’une heure de jeu, ce qui n’est plus le cas.»
Si la préparation par grand froid donne des résultants probants chez les partenaires de Shane Williams, elle reste «très controversée», note le préparateur physique des Bleus, Julien Deloire. «Les avis sont très partagés sur la question, demandez plutôt aux Irlandais ce qu’ils en ont pensé en 2007 (NDLR: l’Irlande n’avait pas franchi le premier tour).» Samedi, outre une opposition de style entre le rugby enlevé des Gallois et celui plus restrictif des Français, il va aussi s’agir de savoir ce qu’il faut faire pour gagner une Coupe du monde: prendre le frais en Pologne ou partir s’adonner aux joies du VTT et du rafting au Chambon-sur-Lignon, en Haute-Loire.
http://www.20minutes.fr/article/803806/rugby-pays-galles-tourne-eau-minerale-cryotherapie

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