samedi 25 décembre 2010

Un OM et une femme

Au pays latin du pastis, du verbe fort et de la religion foot, elle règne désormais en maître. Elle, venue du froid avec ses larges cols en renard et ses cinq langues sur le CV, «préside» à la destinée du club le plus «chaud» de France. Margarita Louis-Dreyfus, veuve de Robert-Louis, a pris ses quartiers cette année dans les loges du Vélodrome. Une année riche et charnière, celle du titre de champion, celle de la Coupe de la Ligue, gagnés à la place de celui qu'elle a perdu. Main de fer dans un gant de velours, madame sait ce qu'elle veut et le dit à qui de droit. Des comptes à l'équilibre, plus d'esclandres et des résultats. Elle dit, et elle a.




Cornaquée par le président du Conseil de surveillance, Vincent Labrune, cette actionnaire majoritaire d'un groupe de 40000 employés ne badine pas avec l'avenir. Quand elle investit, cet été, 30M d'euros pour recruter Gignac et Rémy, elle met trois mois plus tard ses troupes devant leurs responsabilités en exigeant une qualification en 8es de finale de la C1. A Moscou, sous les yeux de cette native de Saint-Pétersbourg, l'OM a donc franchi la montagne russe du Spartak. Elles sont peu, comme elles, femmes de pouvoir dans ce milieu d'hommes. A Rome, Rosella Sensi, désormais administratrice déléguée, veille comme une louve sur les Giallorossi. A Bâle, Gisela Oeri fait de même sur le «Bebbi». En 2010, perchée dans sa loge du Vélodrome ou au balcon de la mairie pour fêter le titre, Margarita Louis-Dreyfus s'est prise à aimer les sommets.
Jean-Claude Dassier parle de Margarita


«Notre première vraie rencontre a eu lieu lors du match contre Bordeaux, au Vélodrome, lorsque nous avions rendu hommage à Robert. Son courage m'avait frappé, car Dieu sait que cela ne s'est pas toujours bien passé pour elle au stade, nous a confié le président olympien. Elle m'a souvent dit: "Je reste au club et continue de le gérer par respect et amour pour Robert". Sur les grands événements, elle est toujours là. Elle prend de plus en plus goût au foot. Elle s'y intéresse, notamment au jeu, et pas uniquement parce qu'elle est propriétaire».


«Elle sait ce qu'elle veut, et c'est ce qu'on attend d'un actionnaire. Sa feuille de route est claire : des comptes en ordre, pas d'aventures, ne pas abîmer l'image du club et si possible ramener des titres. Robert disait trop souvent oui, elle non, poursuit Dassier. Mais c'était déjà le cas sur la fin avec Robert, qui s'était rendu compte de certaines choses, donc la gestion n'est pas nouvelle. Si elle dirige différemment parce qu'elle est une femme ? Non, ce serait du sexisme à l'envers. Il n'y a pas de différence dans la gestion du moment qu'on est familier des affaires. Elle gère le club comme si elle était un homme. La seule chose, c'est que je ne peux pas l'amener au vestiaire ou alors tardivement, quand les joueurs sont présentables (Sourire).
http://www.lequipe.fr/Football/breves2010/20101223_143022_un-om-et-une-femme.html
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