mercredi 6 février 2013

Football: Allemands et Français, amis sincères ou simples voisins?

Au-delà des clichés, la France reste une référence en matière de formation...
Depuis son salon, Valérien Ismaël ne prendra pas parti lors de France-Allemagne mercredi soir. Question de respect pour le pays qui l’a accueilli il y a dix ans, lorsqu’il était encore joueur et où il travaille aujourd’hui en tant qu’entraîneur des jeunes à Hannovre. «Je suis identifié aux deux pays, donc je n’ai pas de préférence. Pour moi c’est du 50-50.» Celui qui est marié à une Allemande sait donc parfaitement quel regard porte le voisin germain sur la France. «Il n’y a pas trop de clichés, c’est très français ça», enchaîne Ismaël, balayant toute idée de patriotisme exacerbé, pull marinière, baguette, french kiss et propension à faire grève en permanence.
En matière de football, la France reste une équipe «très respectée», selon Peter Zeidler, coach allemand désormais à la tête de la réserve du Red Bull Salzbourg. L’équipe de «Kaiser Franck», le surnom local de Ribéry, a regagné beaucoup de crédit l’année dernière en s’imposant en Allemagne, à Brême en amical. «On sait qu’il y a de gros talents en France. Le football français reste un exemple de formation, note Ismaël. Les Allemands ont beaucoup observé la façon dont les Français travaillent dans les centres de formation. Maintenant, l’élève a dépassé le maître.»
«Harald Schumacher, un homme respectable»
Côté image, les remous des Bleus lors de la Coupe du monde 2010 ont beaucoup choqué en Allemagne. «Les médias allemands se sont aussi beaucoup acharnés sur les Français. C’est un long processus pour regagner du crédit», décrypte Ismaël. Récemment, la défaite de Lille 6-1 à Munich a même réveillé quelques moqueries. «Doggystle» avait titré un grand quotidien local, forçant les Français à faire profil bas. Une fois de plus face à l’Allemagne.
Avant chaque rendez-vous franco-allemand, les mêmes souvenirs remontent à la surface: Séville 82, l’attentat d’Harald Shumacher, les dents cassées de Battiston. «C’est vrai qu’on n’est pas très fier de ce qu’il a fait», reconnaît Peter Zeidler. Schumacher, c’était cette image de l’Allemand qui boit, joue aux cartes et est arrogant. Mais ça a changé.» Aujourd’hui, l’ancien gardien allemand est vice-président de Cologne et considéré comme un homme tout à fait respectable. «Il est d’abord connu en tant que gloire du foot allemand. C’est un homme d’affaires, quelqu’un de reconnu.» Même si les deux pays célèbrent les 50 ans de leur traité d’amitié, il faudra encore attendre un peu pour que cette «reconnaissance» franchisse le Rhin.

http://www.20minutes.fr/sport/football/1094465-football-allemands-francais-amis-sinceres-simples-voisins

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