L'Olympique de Marseille
à nouveau dans la tourmente judiciaire. RMC Sport vient de publier des extraits de
conversations téléphoniques particulièrement compromettantes pour le
directeur sportif du club, José Anigo. Ces écoutes ont été menées par la police
dans le cadre d'une information judiciaire pour extorsion en bandes organisées et
associations de malfaiteurs. Selon la radio, le contenu de ces
conversations est édifiant sur les pratiques financières du club, notamment en
matière de transferts.
Plusieurs transferts suspects intéressent les enquêteurs,
notamment ceux de Samir
Nasri et d'André-Pierre
Gignac. Concernant celui de l'ancien meneur de jeu marseillais,
vendu à Arsenal à l'été 2008, José Ango sous-entend qu'une partie du montant du
transfert aurait pu finir dans les poches de Pape Diouf, l'ancien président de
l'OM.
Extrait : "Sur les transferts qu'il faisait, il était
rémunéré parce qu'il y avait les primes. C'est-à-dire que quand il a acheté par
exemple un mec à 1 million, s'il le vendait 3 millions, il avait un pourcentage
sur la plus-value (...) Quand on vend Nasri 16 millions, je ne m'explique pas
tellement comment il reste 10 millions dans les caisses du club (...) Comment
ils ont fait M. Fournier (Julien Fournier est l'ancien secrétaire général de
l'OM) et M. Diouf pour donner une prime au père de Nasri qui n'est pas agent et
au joueur, alors qu'il quitte club (...) Il va se passer que peut-être la
justice va tout simplement regarder le transfert de Nasri et où ils sont passés
ces 6 millions. Peut-être que Pape Diouf il les a pas mis dans sa poche, mais on
peut considérer que le père de Nasri, qui n'est pas agent, il n'a pas le droit
d'en toucher une partie (...) On peut considérer que Bernès (Jean-Pierre Bernès
est l'agent de Samir Nasri) en a mis une partie. On peut considérer que
peut-être quelqu'un en a rétrocédé à un autre."
"Il y a des choses qu'il ne faut pas dire au
téléphone"
L'arrivée d'André-Pierre Gignac sur la Canebière aurait
également permis de verser des rétro-commissions à divers intermédiaires issus
du milieu du grand banditisme marseillais, toujours selon les informations de
RMC Sport. Les agents du joueurs, Christophe D'Amico et Jean-Christophe Cano,
sont eux-mêmes suspectés d'entretenir des liens avec la pègre locale.
D'autres éléments laissent à penser que les transferts à
Marseille font l'objet de rétro-commissions destinées à des personnes
extérieures au club. Les enquêteurs évoquent notamment une conversation
équivoque entre José Anigo et l'agent du défenseur Nicolas Nkoulou, Maxime
Nana. "Anigo lui indique qu'il a surévalué le prix du joueur auprès de ses
dirigeants. L'agent s'énerve et rétorque qu'il y a des choses qu'il ne faut pas
dire au téléphone. On comprend lors de la conversation suivante entre les deux
hommes, que le sujet était celui des rétro-commissions", rapportent les
enquêteurs.
Autre révélation, cette fois sans lien direct avec l'enquête,
mais qui va intéresser tous les supporters de l'OM. José Anigo confirme l'envie
de Margarita Louis-Dreyfus de vendre le club dans les prochains mois, après la
fin des travaux du Vélodrome.
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