vendredi 22 février 2013

Transferts suspects à l'OM : des écoutes téléphoniques compromettantes

La police suspecte l'OM d'entretenir des liens avec le milieu du grand banditisme. Des écoutes téléphoniques ont été menées sur plusieurs personnes du club. Et leurs contenus, révélés par RMC, laissent à penser qu'une partie des transferts de certains joueurs serait reversé via des rétro-commissions à des membres de la pègre locale.
L'Olympique de Marseille à nouveau dans la tourmente judiciaire. RMC Sport vient de publier des extraits de conversations téléphoniques particulièrement compromettantes pour le directeur sportif du club, José Anigo. Ces écoutes ont été menées par la police dans le cadre d'une information judiciaire pour extorsion en bandes organisées et associations de malfaiteurs. Selon la radio, le contenu de ces conversations est édifiant sur les pratiques financières du club, notamment en matière de transferts.
Plusieurs transferts suspects intéressent les enquêteurs, notamment ceux de Samir Nasri et d'André-Pierre Gignac. Concernant celui de l'ancien meneur de jeu marseillais, vendu à Arsenal à l'été 2008, José Ango sous-entend qu'une partie du montant du transfert aurait pu finir dans les poches de Pape Diouf, l'ancien président de l'OM.
Extrait : "Sur les transferts qu'il faisait, il était rémunéré parce qu'il y avait les primes. C'est-à-dire que quand il a acheté par exemple un mec à 1 million, s'il le vendait 3 millions, il avait un pourcentage sur la plus-value (...) Quand on vend Nasri 16 millions, je ne m'explique pas tellement comment il reste 10 millions dans les caisses du club (...) Comment ils ont fait M. Fournier (Julien Fournier est l'ancien secrétaire général de l'OM) et M. Diouf pour donner une prime au père de Nasri qui n'est pas agent et au joueur, alors qu'il quitte club (...) Il va se passer que peut-être la justice va tout simplement regarder le transfert de Nasri et où ils sont passés ces 6 millions. Peut-être que Pape Diouf il les a pas mis dans sa poche, mais on peut considérer que le père de Nasri, qui n'est pas agent, il n'a pas le droit d'en toucher une partie (...) On peut considérer que Bernès (Jean-Pierre Bernès est l'agent de Samir Nasri) en a mis une partie. On peut considérer que peut-être quelqu'un en a rétrocédé à un autre."
"Il y a des choses qu'il ne faut pas dire au téléphone"
L'arrivée d'André-Pierre Gignac sur la Canebière aurait également permis de verser des rétro-commissions à divers intermédiaires issus du milieu du grand banditisme marseillais, toujours selon les informations de RMC Sport. Les agents du joueurs, Christophe D'Amico et Jean-Christophe Cano, sont eux-mêmes suspectés d'entretenir des liens avec la pègre locale.
D'autres éléments laissent à penser que les transferts à Marseille font l'objet de rétro-commissions destinées à des personnes extérieures au club. Les enquêteurs évoquent notamment une conversation équivoque entre José Anigo et l'agent du défenseur Nicolas Nkoulou, Maxime Nana. "Anigo lui indique qu'il a surévalué le prix du joueur auprès de ses dirigeants. L'agent s'énerve et rétorque qu'il y a des choses qu'il ne faut pas dire au téléphone. On comprend lors de la conversation suivante entre les deux hommes, que le sujet était celui des rétro-commissions", rapportent les enquêteurs.
Autre révélation, cette fois sans lien direct avec l'enquête, mais qui va intéresser tous les supporters de l'OM. José Anigo confirme l'envie de Margarita Louis-Dreyfus de vendre le club dans les prochains mois, après la fin des travaux du Vélodrome.

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