mardi 21 septembre 2010

Ligue 1 - Brandao, le mal-aimé

Didier Deschamps et José Anigo défendent leur attaquant brésilien face aux sifflets des supporters marseillais, qui lui reprochent ses approximations techniques et son manque d’efficacité. Mais les faits sont têtés : le prochain retour de Loïc Rémy pourrait bien avoir raison de Brandao.
Ça devient une habitude. Une mauvaise habitude. Lors de chacune des sorties de l’OM, Brandao déclenche l’ire des supporters marseillais. Une inimitié de plus en plus forte se développe envers le Brésilien. Les griefs sont connus : l’ancien buteur du Shakhtar Donestk est accusé de faire preuve de maladresse sur ses contrôles et ses passes mais aussi de manquer cruellement d’efficacité devant le but. Dernier exemple en date, samedi soir à Avignon. André-Pierre Gignac décale parfaitement Brandao sur sa gauche. Plein axe, l’attaquant auriverde se trouve dans une position idéale pour armer sa frappe. Mais il tergiverse, préférant se mettre sur son pied gauche avant de complètement manquer son tir. La bronca monte des tribunes du Parc des Sports. Et ça ne plait pas du tout à Didier Deschamps. "La majorité du public était avec nous, explique le coach phocéen. C’est agréable mais je regrette que Brandao ait été sifflé. J’espère que ce n’était que les supporters d’Arles-Avignon qui ont fait ça. Ce n’était pas la bonne attitude ni pour lui ni pour le club."

Ce n’est pas la première fois que le coach olympien vole au secours de son attaquant. Mercredi, après la défaite face au Spartak Moscou en Ligue des champions (0-1), DD avait déjà défendu le Brésilien auteur de plusieurs ratés. "Jamais un joueur ne mérite d’être sifflé. Certains peuvent connaître des périodes plus délicates mais moi je soutiendrai toujours mes joueurs. Encore plus quand ils ne sont pas bons. Contre le Spartak, je ne dis pas que Brandao n'a pas été bon mais le public doit soutenir ses joueurs pour qu’ils gardent confiance."

Anigo : "Ne pas se plaindre quand Niang s'en va..."

Tous les techniciens ne partagent pas l’avis des pourfendeurs de Brandao. Philippe Montanier s’est par exemple réjoui de ne pas croiser sa route avec Valenciennes, lors de la deuxième journée du championnat. "J’étais soulagé d’appendre qu’il n’allait pas jouer (Brandao était suspendu, ndlr). Car c’est vraiment un leader d’efforts. Il donne l’exemple et pousse toute l’équipe à se dépasser et à défendre en bloc." José Anigo ne disait pas autre chose à la sortie des vestiaires à Avignon : "Quand on gagne 3-0, c’est dommage de siffler les joueurs. Passe encore quand ça ne va pas… Mais là, c’est aberrant. Il ne faut pas se plaindre ensuite quand des joueurs s’en vont comme Mamadou Niang par exemple. Je ne dis pas que Brandao c’est la perfection. Mais quand un club gagne et que les joueurs se battent et mouillent le maillot, il faut les respecter."

Evoquer les insuffisances techniques du Brésilien dérange. Le sujet est sensible en interne. Voire tabou. Pourtant, Didier Deschamps pourrait bien se passer de plus en plus souvent des services de Brandao. Le technicien marseillais réfléchirait à faire évoluer son schéma de jeu. Passer de son 4-3-3 traditionnel à un 4-4-2 en losange fait son chemin dans l’esprit de DD. Trois joueurs se disputeraient alors deux places : Brandao, Gignac et Rémy. Une fois remis de sa blessure aux adducteurs, l’ancien Niçois devrait logiquement retrouver une place de titulaire. Brandao se retrouvait alors en concurrence directe avec Gignac. Si le Brésilien a pour lui de peser sur les défenses adverses, c’est aussi l’une des qualités principales de l’ancien Toulousain. Réputé pour sa propension à cadrer une grande partie de ses frappes, Gignac part avec une longueur d’avance.

Une clause de départ à 4 M€

Les données financières sont également à prendre en compte. L’OM a investi plus de 16 M€ sur Gignac et à peine moins sur Rémy. Ces deux joueurs représentent l’avenir du club mais également de probables plus-values. Ce qui n’est pas le cas de Brandao (30 ans). Acheté 7 M€ au Shaktar Donestk, le Brésilien a récemment prolongé son bail avec l’OM jusqu’en 2013 avec une clause libératoire de 4 M€. Si Jean-Claude Dassier s’est félicité de cet accord, il espère bien que Brandao redevienne décisif. Comme il l’avait été lors de la saison dernière en Coupe de la Ligue. Un trophée qui avait donné des ailes à l’OM lui permettant de finir le championnat en boulet de canon. Les chants en l’honneur du Brésilien fleurissaient alors dans les tribunes du Vélodrome...
http://fr.sports.yahoo.com/20092010/70/ligue-1-brandao-le-mal-aime.html

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