samedi 25 septembre 2010

Serie A - Benitez, si modeste

Tout baigne à l'Inter. Déjà installés dans le fauteuil de leader avant leur déplacement à Rome (ce soir, 20h30), les Nerazzurri semblent poursuivre sur la lancée de la saison dernière. Pourtant, Rafael Benitez, successeur de l'encombrant José Mourinho, n'a de cesse de se mettre en retrait.
S'installer sur le banc du champion d'Europe, auteur d'un triplé historique, voilà qui peut apparaître confortable. Il en a de la chance, Rafael Benitez. Non? Si, si, bien sûr. Il existe des places moins enviables que la sienne. Mais en quittant les bords de la Mersey pour la Lombardie, le technicien espagnol n'a pas franchement choisi la facilité. Pas tant en raison des impératifs de résultat, inévitables à ce niveau, que par la pesante aura de son prédécesseur. Avant d'être le nouvel entraîneur de l'Inter, Benitez est le successeur de Mourinho.


Conscient de marcher sur des oeufs, l'ancien manager de Liverpool cherche à s'imposer en douceur. Il ne l'ignore pas, même parti, Mourinho continue de prendre de la place. D'ailleurs, depuis son arrivée, il n'y a pas une conférence de presse où il a pu échapper à une question sur son collègue portugais. "Est-ce déjà votre Inter?", lui a demandé cette semaine un confrère italien? Sous-entendu, n'est-ce pas encore, avant tout, celui de Mourinho? Telle est d'ailleurs la thèse du Special one, qui ne manque pas une occasion de dire que si l'Inter réussit sa saison, ce sera grâce au travail accompli par sa seigneurie les deux saisons précédentes. Un discours déjà entendu par Avram Grant (et Carlo Ancelotti) à Chelsea.


Stankovic: "Il est très minutieux"


Benitez pourrait polémiquer. Il préfère se mettre en retrait. Derrière ses joueurs et derrière ses prédécesseurs. Voilà donc sa réponse: "ce n'est pas l'Inter de Benitez, non, admet-il. C'est l'Inter des joueurs. La qualité de l'équipe doit aussi beaucoup à ceux qui m'ont précédé. Ils ont fait du bon travail, qu'il s'agisse de Cuper, Mancini ou Mourinho. L'Inter recueille aujourd'hui les fruits du travail qui a été fait et qui a rendu ce groupe toujours plus fort." Une manière de rappeler, au passage, que Mourinho a lui aussi bénéficié des fondations posées par ceux qui l'ont devancé. En somme, à l'Inter, rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme.


La chance de Benitez, c'est précisément ses joueurs. Eux aussi veulent prouver qu'il existe une vie après Mourinho pour l'Inter. On leur a tellement répété que le triplé du printemps 2010 était avant tout celui du manager star, qu'ils ont envie de démontrer le contraire. "Cela vous étonne peut-être, sourit Dejan Stankovic, mais l'Inter a existé avant José Mourinho, et ce club va continuer à vivre même sans lui." Et le milieu de terrain serbe de saluer le travail du nouveau coach. "Il est très minutieux. Cette victoire, c'est la sienne, il a parfaitement préparé cette rencontre", avait-il confié après la victoire à Palerme (1-2), le week-end dernier.


Explication avec Eto'o


Si Benitez avance aussi prudemment, mettant sur le devant de la scène ses joueurs, c'est aussi pour ne pas froisser certains egos. Mourinho, par sa personnalité hors du commun, les gérait à merveille, entre affection et poigne de fer. Samuel Eto'o, par exemple, a accepté des choses qu'il entend bien ne pas reproduire cette année. Benitez le sait. L'attaquant camerounais a eu une explication de texte musclée avec son nouveau coach cet été. Pas question pour lui de passer à nouveau la moitié de son temps à défendre. Eto'o est d'accord pour rester sur le côté et laisser l'axe à Milito, à condition de pouvoir se rapprocher du but quand il le désire. Benitez a accepté. Il n'avait pas le choix. Et ça paie. Eto'o claque but sur but. Mais c'est maintenant Diego Milito qui se plaint. L'agent de l'attaquant argentin a fait part du "malaise" de son client. "On ne lui fait pas autant confiance que quand Mourinho était là", explique-t-il. Benitez calme le jeu: "Tout va bien, j'ai parlé avec Diego après le match contre Palerme." Trois jours plus tard, Milito a signé un doublé contre Bari (4-0). Comme Eto'o.


Jusqu'ici, tout va bien donc pour Rafael Benitez. Le scepticisme est toujours là. L'ombre de Mourinho aussi. Mais difficile de chercher des poux à l'Espagnol quand l'Inter compte déjà 5 points d'avance sur Milan, 6 sur la Juve et 8 sur la Roma, le tout après seulement quatre journées. En prime, l'Inter joue plutôt mieux que la saison dernière. Mais là encore, Benitez se cache. "Si nous jouons bien, ce n'est pas grâce à moi, mais parce que nous avons des joueurs de très grande qualité. C'est la moindre des choses de bien jouer au football avec Sneijder, Milito, Eto'o ou Maicon." Tiens, ne serait-ce pas un petit tacle déguisé adressé à Mourinho? Bien sûr que non. Benitez est trop modeste pour ça.
/ Eurosport
http://fr.sports.yahoo.com/25092010/70/serie-a-benitez-si-modeste.html
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