mardi 13 juillet 2010

Crise à la FFF : dernière ligne droite

A une semaine du conseil fédéral de la dernière chance, Frédéric Thiriez est limpide dans Le Figaro: la ligne de démarcation entre pros et amateurs concerne la profondeur de la réforme des institutions de la FFF. Un dossier que Fernand Duchaussoy classait au rang des accessoires la semaine dernière
La guerre pour le pouvoir n'aura pas lieu. Celle pour les idées risque en revanche de faire des disparus. En général, dans les affaires politiques, c'est le contraire qui se produit. Mais il semble, à lire l'entretien que Frédéric Thiriez a accordé au Figaro, mardi, que le football français soit actuellement dans le schéma inverse. On ne se battra pas pour la place du chef, mais pour un modèle d'organisation. A dix jours du conseil fédéral qui devra déminer la crise potentiellement sans issue qui frappe la tête du football français, le patron de la LFP a quasiment adoubé Fernand Duchaussoy pour la succession de Jean-Pierre Escalettes à la présidence de la FFF. Il a également rassuré ceux qui lui font le procès de vouloir mettre la main sur l'équipe de France et sur l'arbitrage. "Le patron (de l'équipe de France) ne peut être que le président de la FFF, soutient Frédéric Thiriez. L'autorité ne se divise pas. (Et) de par les lois de la FIFA, l'équipe de France et l'arbitrage relèvent de la Fédération."

L'autre raison de ne pas craindre le schisme, c'est que le patron des pros n'y voit gère de justification. "Professionnels et amateurs sont indissociablement liés, visualise-t-il. Le foot de masse est le terreau des clubs professionnels, sa clientèle dans les stades et à la télévision. Et réciproquement, le football pro est la vitrine. Les 40 clubs pros entretiennent 400 équipes amateurs." Plus loin dans l'entretien, encore un peu d'huile dans les rouages : "Je suis dans une logique d'association entre les mondes professionnel et amateur. Et surtout pas dans une logique de séparation." Que craindre dans ces conditions, du conseil fédéral du 23 juillet ? C'est simple, la même chose que ce qui pendait au nez de tout le monde le 2 juillet : un départ fracassant des professionnels du conseil fédéral. Ce jour-là, à lire entre les lignes, on comprend que Frédéric Thiriez s'est retenu. "Pour éviter ce qui serait apparu comme une fracture, les élus du monde professionnels n'ont pas voulu quitter le conseil fédéral en acceptant de surseoir leur décision jusqu'au 23 juillet. Leur attitude a été responsable." Les amateurs n'ont plus qu'à dire merci...

Les Anciens et les Modernes

Le tableau est clair : si le dernier noeud de la querelle n'est pas dénoué, les pros passeront à l'action. Ce noeud, c'est le fonctionnement de la FFF, le mode de désignation de ses élites et les compétences resserrées de son exécutif fort. "Il faut réinventer le système fédéral assène Thiriez en porte-drapeau du progressisme. Contrairement à ce que l'on pourrait croire, il n'y a aucune crise entre professionnels et amateurs. La querelle oppose les Anciens aux Modernes, ceux qui veulent réformer et ceux qui veulent que rien ne change pour conserver leurs prérogatives." Le message est lancé aux 21 membres du conseil fédéral. Minoritaires (7 membres sur 21), les pros élargissent le débat pour faire basculer la majorité de leur côté. Dit autrement : c'est un jusqu'au-boutisme dans la mollesse sur la réforme des institutions qui peut provoquer le clash et leur départ de la Fédération.

En répétant qu'il souhaite un directoire et un conseil de surveillance, en brandissant encore son idée d'une élection présidentielle au suffrage direct, Frédéric Thiriez ne fait rien d'autre que surligner sa ligne de divergence avec Fernand Duchaussoy. Mardi dernier, les deux hommes avaient assisté côte à côte à la première conférence de presse de Laurent Blanc en s'esclaffant face à tant de bonheur. Juste après, M. Duchaussoy avait établi sa hiérarchie dans les priorités : "Je ne sais pas si la gouvernance de la FFF est l'urgence absolue." Plus loin : "En dehors du bus de Knysna, on ne peut pas dire que ça marche si mal que ça." Et de façon prémonitoire, exactement une semaine avant l'interview de Frédéric Thiriez : "On parle de querelle des anciens et des modernes, mais pas plus que ça. Cette élection indirecte concerne tous les clubs, elle a un fondement démocratique très clair. On peut certainement l'améliorer, mais pas dans l'urgence." Aux dernières nouvelles, les amateurs se disaient "ouverts à une réflexion sur la gouvernance". Les pros ne sont ouverts qu'au basculement dans une autre ère. Entre pros et amateurs, "il existe une solidarité financière naturelle" rappelle M. Thiriez. "Le monde professionnel verse chaque année 85 M€ aux amateurs. Personne n'a le monopole de la compétence et personne n'a le monopole du cœur." Convoquer l'argument du porte-monnaie et le souvenir du débat Giscard - Mitterrand, voilà qui est assez parlant sur l'étendue des désaccords entre deux mondes.

Eurosport
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