samedi 10 juillet 2010

Llodra, le conquérant

L'horloge affiche 20 heures et 2h23' de jeu. Fernando Verdasco vient d'obtenir sa première balle de break. Cela situe la performance de Michaël Llodra au service (14 aces, 41 services gagnants). Mais cela ne raconte pas l'essentiel de la victoire (6-7 [5], 6-4, 6-3, 7-6 [2] en 3h25') du Français. C'est le succès de l'intelligence de jeu et de la constance. Brillant, le 35e mondial l'a toujours été, mais quelques éclipses pouvaient survenir. Contre l'Espagnol, il a ajouté la régularité, la sobriété à la percussion. Cela s'appelle l'expérience et la lucidité pour décrocher «la plus belle victoire de sa carrière».

Pendant 3h25', son attitude ne trompe pas. Quand il perd le premier set au tie-break après avoir obtenu deux balles de set à 5-4 puis à 6-5 (sauvées par un service gagnant et un ace), il ne se frustre pas. « Après la perte du premier set qui aurait dû tourner en ma faveur, je ne m'affole pas, commente le Parisien qui explique avoir bien retenu les leçons du passé, notamment contre Andy Roddick à Wimbledon. Je savais que j'aurais de nouvelles occasions. J'ai essayé de rester concentré sur ce que j'avais à faire : penser au service, essayer de gagner les premiers points, être bien présent au filet, bien varier, jouer mon jeu, le priver de temps.» Calme et lucidité. Bien au contraire. Il se libère. Quand il mène deux sets à un et 4-1 avant de se faire débreaker à 4-3, il ne s'énerve pas. Bien au contraire. Bien aidé par son service (2 aces et un service gagnant) et un retour de revers bloqué à cinq points à deux, il réalise un tie-break parfait.

Lucidité et efficacité
Même dans la victoire, il n'exulte pas. Il pense déjà à la suite et à son double avec Julien Benneteau contre Feliciano Lopez et Fernando Verdasco. Pourtant il peut se réjouir de la qualité de sa relance et de son engagement et de sa première grande victoire en simple en Coupe Davis. Le 10e mondial a vécu un calvaire en retour. Sur sa chaise, il palabre avec son capitaine Albert Costa sur le service de son adversaire. « Sur ce genre de surface, j'en agace plus d'un, commente en souriant le Tricolore. Aujourd'hui, j'ai fait service-volée sur les première et secondes balles, sur une surface aussi rapide et avec des balles lourdes, je savais très bien que cela se jouerait dans la tête. »

L'Espagnol n'a pas l'habitude d'affronter un tel poison. Il ne trouve jamais la solution, alors il force (40 fautes directes). Il aime dicter le jeu, Michaël Llodra ne lui en laisse pas le temps. «Je sentais que je pouvais le gêner avec mon chip sur son revers, avoue le Français qui est entré sur le court avec la consigne de ne pas faire plus de trois frappes. Je ne voulais pas qu'il se règle et qu'il me manoeuvre. Volontairement, je tentais des coups pour éviter qu'il rentre dans la partie. » Quant à la volée du Français, elle relève de la pièce de musée. Les 6400 spectateurs, eux, ont le droit de jubiler. Ils n'ont pas vu Rafael Nadal ni Jo-Wilfried Tsonga, mais ils ont admiré du grand spectacle. Et la France peut se nourrir de statistiques. En 105 matches, elle n'a perdu que deux fois après avoir mené deux points à zéro. Et l'Espagne n'a jamais gagné après avoir perdu les deux premiers simples. Mais ce n'est qu'un chiffre, la prudence dans les esprits et l'audace dans le jeu restent le mot d'ordre. -
http://www.lequipe.fr/Tennis/breves2010/20100709_210759_llodra-confirme.html


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